Projet proposé par
Anthony Judge and Jere W Clark, Directeur du Centre
de Créativité Interdisciplinaire, Southern Connecticut State
College
Published in: International Associations, 24, November
1972, pp. 528-536. [PDF version] (English
version)
La crise à laquelle la société so trouve confrontée peut fort bien être illustrée par les quelques citations suivantes:
Nous n'ignorons pas ce que l'avenir nous réserve en (ait de problèmes, Nous savons que ceux-ci seront vastes, complexes et sérieux... Ces problèmes représentent les données. Nous savons qu'ils vont surgir, et qu'ils nous sub mergeront si nous ne réussissons pas à les résoudre. Ce qui nous a lait dé faut jusqu'à présent, c'est la conviction que nous avons les moyens de les surmonter. Ils nous semblent d'une telle ampleur et d'une telle complexité, qu'ils dépassent de loin les possibilités de tout élément isolé de la communauté publique ou privée... Il existe entre eux de telles relations, que toute tentative de résoudre l'un d'entre eux en tentant de l'isoler des autres, équi vaut la plupart du temps à créer des problèmes plus nombreux que cette solution n'en supprime.
(K.G. Harr, Jr., Président de l'Associa tion des Industries Aérospaciales, cité pour la Harvard Business Review. Mars Avril 1967, p. 10. Le texte souligné l'a été par nous.)
et :
Nous pouvons le plus raisonnable ment supposer que les lignes de dé marcation, disciplines et facultés qui ont prévalu jusqu'à présent seront bien tôt démodées, et constitueront autant d'obstacles à l'étude aussi bien qu'à l'intelligence. Le passage de la vision cartésienne de l'univers, basée sur les notions de parties et d'éléments, à une vision structure-globale, où prévalent les ensembles et les systèmes géné raux, met en cause toute tentative d'iso ler entre eux les domaines de. la science et de l'étude. (P.F. Drucker. The Age of Discount inuity; guidelines to our changing society. Harper and Row, 1968, p. 350.)
et :
Supposons que l'une des disciplines que nous venons de passer en revue, permette de résoudre complètement un problème d'organisation... comment l'adepte d'une de ces disciplines pour ra-t-il savoir, en un cas précis, si le problème peut être plus facilement ré solu par une discipline autre que la sienne ? Il est assez rare qu'un repré sentant d'une discipline déterminée ne considère pas que sa propre façon d'aborder le problème est de grande efficacité, si point la plus efficace... Or, comme le savent ceux qui pratiquent - l'analyse des systèmes, il y a peu de problèmes qu'une seule discipline suf fise à traiter de façon adéquate. De tels systèmes ne sont pas que d'ordre principalement mécanique, chimique, biologique, psychologique, social, éco nomique, politique ou moral. Ce ne sont là que des manières différentes de considérer ces systèmes. Pour les com prendre parfaitement, l'intégration de ces points de vue est nécessaire. (R.L. Ackhoff. Systems, organizations and interdisciplinary research. Dans : General Systems Yearbook (Society for General Systems Research), 5 1960, pp. 1-8.)
et :
...je voudrais pouvoir vous dépeindre le désespoir du jeune universitaire qui découvre que les problèmes du monde réel ne s'intégrent pas dans les caté gories bien délimitées auxquelles cor respondent les disciplines qui lui ont été' enseignées. L'économiste s'aperçoit que la solution d'un problème fiscal peut ressortir plus du domaine politi que que de l'économie. L'ingénieur se rend compte que l'élément humain qui apparait dans une situation donnée, peut complètement remettre en ques tion les calculs précis qu'il s'est éver tué à faire en vue d'assurer l'efficacité d'une machine. Le biologiste doit se rendre à l'évidence qu'il ne peut de façon valable faire valoir ses argu ments auprès de l'administrateur char gé du budget. Aucun d'entre eux n'a été préparé de façon adéquate à ré soudre un problème par la méthode multi-dîsciplinaire. Aucun d'entre eux n'est prêt à examiner une situation en tenant compte de tous les éléments importants et des relations y afférant.Les managers et les administrateurs de l'avenir - et même du présent - devront ajouter à leurs connaissances techniques et leurs aptitudes aux rela tions humaines, une habilité concep tuelle qui leur permettra :...
- d'établir conceptuellement les rela tions pouvant exister entre les fac teurs et les forces déterminantes qui sont à la base d'une situation, et ce en vue de prendre des déci sions ou d'établir une politique;
- de concevoir l'interaction de struc tures complexes et de prévoir rai sonnablement les conséquences probables des différentes possibi lités d'action.
(J.W. Greenwood, Jr., Nature et impor tance des systèmes d'enseignement. Dans l'ouvrage de J.W. Clark et J.S. Clark, Systems Education Patterns on the Drawing Boards for the Future; highlights of the second annual natio nal conference on general systems edu cation. Center for Interdisciplinary Creativity, Southern Connecticut State College, 1969, pp. 6-10.)
L'on peut résumer comme suit les ques tions soulevées dans les citations qui précèdent :
Il y a en outre la question de faire en sorte que les rares spécialistes des systèmes généraux (intéressés en pre mier lieu par des recherches théori ques) puissent disposer d'un moyen à la fois relativement simple et direct qui leur permette de communiquer leur fa çon de voir aux personnes qui ne s'oc cupent que d'un domaine spécialisé, ou des applications d'un type déterminé de connaissances.
Une partie du dilemne qui se pose à l'homme provient de l'usage des ordi nateurs. Le fait que l'ordinateur ait accru d'une manière fantastique le vo lume des données qu'ils est possible de traiter (dans'la situation actuelle des connaissances) semble l'avoir incité à ignorer les nécessités intellectuelles, réelles d'aujourd'hui. Celles-ci consis tent en l'obligation de mettre au point 'des méthodes plus simples, plus fonc tionnelles, et plus souples permettant d'associer les Informations se rappor tant à maints différents domaines de connaissances et à maints domaines d'activités. Cette nécessité est ressentie de façon de plus en plus prononcée par les institutions dont les activités s'exercent dans la majeure partie du monde, ou qui s'efforcent de coordon ner de nombreuses activités différentes.
Ce projet a pour faut de faire faire un grand pas en avant à ceux qui s'effor cent de répondre aux nécessités expo sées au point précédent. Il met en oeuvre l'application des méthodes les plus avancées de recherches des sys tèmes, en vue de la mise au point de méthodes trans-disciplinaires à la fois simples et souples, permettant de ré soudre des problèmes multi-disciplinaiest (a) utilisée ou (b) devrait être utili sée (selon un schéma des systèmes) dans le domaine de la protection de l'environnement, l'on dira que les ter mes (soulignés) se sont liés. Cette liai son est effectuée de façon systémati que pour la gamme complète des acti vités humaines.
Le résultat final peut être produit sous forme (a) d'un tableau d'entrées et de sortie d'information (information input/ output table), (b) d'un tableau schéma tique de la circulation des données (information flowchart), ou (c) d'une liste, d'un index, d'un "thésaurus". Ces schémas d'interaction de discipli nes peuvent alors être publiés. Ces schémas d'interaction des disciplines, pour employer le terme qui les désigne, doivent non seulement aider les spécialistes à identifier les domaines dans lesquels ils trouveront les données dont ils ont besoin, mais doivent également simplifier et rendre plus vivantes les méthodes de classe ment, de conservation et de consulta tion de données.
La méthode utilisée pour y arriver con siste à relier des termes (domaines de connaissances et d'activités) en se ba sant sur leurs rapports réciproques, révélés par les schémas de transfert de données qui existent entre eux. Si, par exemple, de l'information (données, information de contrôle, notions ou techniques) provenant du domaine du développement économique et social, l'objet d'une vaste diffusion. L'on pour ra les utiliser de façon plus particulière soit comme index de répertoires, soit en vue de la prise de décisions ou pour la recherche, soit enfin comme tableau spécial de liaisons (cross-refe rence table) pour vérifier des données fournies par ordinateur.
De par leur simplicité et leur concep tion pratique, ces schémas sont acces sibles tant pour le profane que pour le technicien. Leur usage ne nécessite aucun enseignement sous forme de sé minaires ou de cours théoriques; l'on s'attend foutefois à ce qu'ils stimulent l'intérêt pour les livres, articles et films conçus en vue d'orienter l'attention vers la pensée basée sur les systèmes. Les schémas d'interaction de discipli nes, que le projet aura dégagé en cha que cas particulier, orientera la pen sée de ceux qui les utilisent (qu'ils soient dirigeants d'institution ou d'or ganisations internationales, étudiants ou chercheurs se penchant sur les ré gimes sociaux) et les aidera à obtenir une meilleure vue d'ensemble des systèmes ayant trait à l'inter-action des domaines qui retiennent leur intérêt particulier. Ceci leur permettra d'établir un plan d'activités dans le cadre d'une vue d'ensemble de systèmes, plutôt qu'en tenant compte des seuls critères et contraintes d'un domaine isolé; ils augmenteront de la sorte l'efficacité de leurs projets dans le cadre du contexte plus général des systèmes.
Dans sa forme de tableau d'entrée et de sortie des données (input/output table), cette façon de voir est en quel que sorte la prolongation de celle à laquelle les économistes ont recours pour exposer les transactions entre in dustries. Le tableau de circulation (flowchart) est d'usage courant dans les recherches opérationelles.
Sous sa forme d'index, cette méthode constitue un développement orienté vers les systèmes, de la méthode nor male de recoupement en usage pour les index utilisés dans les bibliothèques ou les thésaurus en vue de retrouver les sujets. Il y a lieu toutefois de les distinguer soigneusement de ceux-ci. Pour l'indexation de documents, p. ex., les références servent à indiquer: (a) les synonymes; (b) les domaines se chevauchant partiellement; (c) les sous sections pour lesquelles les termes de l'index proviennent d'autre sources; (d) les domaines principaux dans les quels l'on peut ranger les termes d'in dex d'autres domaines connexes. C'est là une conception statique, atomistique, des domaines des connaissances et de l'action. Elle ne fait appel à aucune notion d'interaction fonctionnelle entre domaines différents. D'après les vues traditionnelles, il n'est pas nécessaire d'utiliser dans un domaine déterminé des données produites dans un autre. L'attention de l'utilisateur se concentre dans un domaine particulier et isolé. Par contre, les schémas proposés obli gent l'utilisateur à prendre conscience des domaines (a) pour lesquels les données produites par le sien pourront être utiles et (b) dans lesquels sont produites des données qui intéressent le domaine dont il s'occupe particu lièrement. Ceci revêt une importance particulière surtout lorsqu'il n'est pas possible de prévoir l'usage qu'il est possible de faire de certaines données, si l'on se limite au cadre dans lequel celles-ci sont produites. Bien que l'on puisse ranger ces termes en forme d'index, p. ex., ils constituent en fait une représentation simplifiée de la fa çon dont fonctionne un système social, avec les voies par lesquelles circule l'information.
Les schémas d'interaction des domai nes constituent en chaque cas un sys tème simple et peu coûteux menant à une vue d'ensemble générale des sys tèmes. Etant donné leur simplicité, il est aisé d'y apporter des modifications ou d'en préparer des versions perfec tionnées.
Le projet est conçu pour être réalisé en trois étapes: (1) réalisation d'un index expérimental à usage immédiat; (cet index pourrait être réalisé par un groupe de travail réduit de personnes ayant soit l'expérience d'une vaste gamme de problèmes inter-disciplinai res ou de la théorie générale des systèmes elle-même). (2) réalisation d'une version améliorée de cet index, grâce à un minimum de recherche li vresque et de contacts avec les orga nisations intéressées; et (3) recherche en détail des transferts d'information entre domaines, et des transferts sou haitables, à la lumière des schémas de systèmes sociaux.
Une des difficultés majeures auxquelles se trouvent confrontées les personnes ou les organisations qui s'occupent en ordre principal d'un certain domaine donné, consiste à déterminer quels sont les domaines de connaissances ou d'activités, dans lesquels sont produites des informations pouvant intéresser leur domaine propre. Il leur est tout aussi difficile de déterminer quels sont les domaines autres que le leur qui peut intéresser l'information produite en le leur propre. En chaque cas, il se peut que ce soit dans les autres domaines que l'on trouve les méthodes et les perspectives permettant de déterminer quelles sont ces inter-relations. Il se peut également que ce soit dans d'au tres domaines encore qu'il faille cher cher les moyens de déterminer quels sont les transferts d'information à éta blir, alors que ceux-ci n'existent pas encore.
Une autre difficulté réside dans le fait que ce sont des groupes spécialisés différents qui s'occupent des différents domaines, et qu'il n'existe aucune source centrale d'information démon trant les inter-relations entre tous ces domaines. Il reste toujours à produire une "carte" de ces inter-relations.
Une telle "carte" de l'interaction des divers sous-systèmes permettrait à toute personne et à toute institution s'occupant d'un programme ou se pen chant sur un problème donné, de dé terminer avec exactitude quels sont les divers domaines de connaissances ou d'activités qui ont quelque rapport avec le leur.
L'on pourrait obtenir une première ébauche simplifiée d'une telle carte de transferts d'information de la façon sui vante: l'on préparerait un index d'un type spécial, qui établirait les inter relations entre termes (key words) ser vant à désigner les domaines présents de connaissances ou d'activités, et ce selon les transferts d'information qui existent entre eux, ou d'après ce que des informations produites en tel do maine soient utilisées dans tel autre.
Tout comme il est difficile à une per sonne ou une organisation d'établir quels sont les domaines qui produisent des informations pouvant être utiles au leur, il est tout aussi peu aisé de déter miner quels sont les problèmes qui sont connexes à ceux sur lesquels l'or ganisation se penche. Il n'existe pas de "carte" montrant les inter-relations entre les domaines de problèmes diffé rents.
Comme pour les inter-relations des sous-systèmes, l'on peut obtenir une première ébauche d'une carte d'inter relations de problèmes, en établissant un index des noms désignant les do maines où ces problèmes se posent et en les reliant d'après ce que les infor mations au sujet de l'un de ces domai nes, ou celles qui en résultent, se rapportent à tel autre domaine de pro blèmes.éthode et procédure
La version la plus simple de la pre mière (orme de schéma d'interaction, qui est l'index, pourrait être établie par un comité ou un groupe de travail restreint composé de personnes ayant une formation générale des systèmes inter-disciplinaires. Ce comité devrait conduire ses travaux en se basant sur une liste complète des domaines d'ac tivités. L'on trouve, comme exemples de pareilles listes, le schéma de Classi fication Décimale Universelle, (utilisé pour la classification de documents) ou l'un ou l'autre système de nomen clature à l'usage des bibliothèques, telles que la Liste Commune Descrip teurs qu'édité l'organisation de Coopé ration Economique et de Développe ment (Paris). Il ne serait pas nécessaire de reprendre tous les termes énumérés dans de telles listes. Dans la C.D.U. par exemple, il suffirait de tenir compte des termes jusqu'à la première ou la seconde décimale. L'on procéderait à l'établissement d'un fichier reprenant chaque terme, et en se basant uniquement sur l'expérience et les échanges de vues des membres du groupe, l'on indiquerait sur chacune des fiches tous les domaines d'où et vers lesquels des informations (sous formes de données, information de ges tion, ou notions) ont été reçues ou transmises. A ce stade, l'on ne tente rait pas encore de faite confirmer par des experts extérieurs les conclusions que le groupe croirait pouvoir dégager. Si nécessaire, l'on pourrait aller plus loin encore. L'on pourrait tenter d'esti mer et de classer les courants d'infor mation entre les divers domaines. En outre, le comité pourrait rechercher les domaines avec lesquels le domaine déterminé devrait être en rapport, et estimer et classer les courants d'in formation qui devraient être établis en fonction d'une vue d'ensemble des systèmes, en tenant compte de la né cessité de feedback d'un sous-système donné.
L'on procéderait alors au classement dés fiches par ordre alphabétique et la première version de l'index-cum-thésau rus pourrait alors être imprimée en vue de sa diffusion.
Afin d'accroître la valeur de l'index, l'on pourrait en miméographler une ver sion préliminaire et dilfuser celle-ci auprès de personnes appartenant à différentes disciplines, en leur deman dant leur avis. De la sorte l'on pourrait arriver à un accord sur les transactions d'information entre sous-systèmes, et leur classement.
Ce résultat ne constituerait bien enten du pas un aboutissement définitif, mais serait simplement le fruit des efforts d'un groupe ayant ses limitations pro pres. Des versions modifiées pourraient en être réalisées par des groupes in dépendants, et l'on pourrait même ten ter de les combiner pour autant que nécessaire.
A la suite de l'établissement d'une version préliminaire de l'index, telle que décrite au point précédent, l'on pour rait entreprendre un projet de recher che restreinte afin de vérifier les trans actions d'information entre sous-sys tèmes ainsi que le classement des cou rants d'information établi, et d'en obte nir confirmation. L'on pourrait se livrer à cette expérience en lui donnant pour objet la recherche de documents re présentatifs dans chaque domaine, ce qui permettrait de déterminer l'inter action existant entre eux et d'en appro fondir le classement. L'on pourrait tâcher de référer la documentation in téressant chaque domaine, là où l'on possède des indications quant aux do maines avec lesquels le domaine dé terminé devrait être en contact. C'est précisément ce genre d'information qu'apparemment, l'on trouvera le plus difficilement dans la documentation se rapportant au domaine considéré.
Après avoir réalisé le projet de recher ches restreintes, l'on pourrait établir un programme de recherches plus vastes en vue de rechercher l'information per mettant d'achever la présentation des interactions sous forme d'un tableau d'entrées et de sorties. Cette forme fait ressortir les transferts possibles d'information d'un domaine donné à un autre. Elle propose des voies de re cherches et de recueil de données. Le traitement et l'utilisation des vastes ma trices ainsi constituées seraient falicités par l'usage d'ordinateurs.
Une même vue d'ensemble de systèmes peut être obtenue grâce à différentes techniques ou . structures permettant d'exposer des informations. Nous trai terons ici de trois de ces possibilités: les index, les cartes et les tables d'en trées et de sorties. L'on peut utiliser chacune de ces trois méthodes pour exposer des informations soit directe ment sur papier de façon convention nelle, soit à l'aide d'écrans réliés à des ordinateurs, si cette documentation est conservée sous forme de données lisi bles par ceux-ci.
1. Index
L'on pourrait ranger les différents do maines de connaissances ou d'activités en fonction d'un classement alphabéti que des termes employés pour les dé signer. Une telle liste n'établirait pas de distinction entre domaines groupés par ou groupant d'autres domaines. En regard de chaque domaine, l'on place rait le nom d'autres domaines desquels proviennent des informations (c.a.d. les entrées) et, dans un autre groupe, le nom des domaines vers lesquels des informations ont été transférées soit directement, soit indirectement (c.a.d. les sorties). Sous une première forme, un tel index se présenterait à peu près comme indiqué à l'Annexe I.
Sous une forme plus poussée, l'index pourrait comprendre d'autres indica tions, telles que :
a) Le genre d'information transférée, qui pourrait être distingué comme suit :
b) Un classement des courants d'in formation estimés, ayant trait à :
Au stade initial, il serait à recom mander d'utiliser une échelle de classement très simple, telle que de 1 à 10.
Il y aurait lieu d'utiliser les techniques appropriées d'impression typographique pour inclure ces indications nouvelles dans l'index.
2. Flowcharts
Il serait possible de reporter sur une carte de courants d'information, toutes les indications reprises à l'index. L'on pourrait utiliser des "compartiments" pour délimiter chaque domaine de con naissance ou d'action. Ces comparti ments pourraient être reliés par des flèches représentant les courants d'in formation. Dans une version plus déve loppée,' ces flèches seraient codées de façon à indiquer les courants exis tants et à établir. C'est là la méthode de présentation utilisée pour les recher ches opérationnelles.
3. Tableaux d'entrées et de sorties (Input/Output Table)
Les indications de l'index pourraient être présentées de façon plus systéma tique, grâce à des tableaux d'entrées et de sorties. Un tel tableau est con stitué de lignes dont chacune repré sente un domaine unique de connais sances ou d'activités, et de colonnes dont chacune est également consacrée à un de ces domaines. Les colonnes représentent les entrées et les lignes les sorties d'un domaine. Chaque posi tion du tableau peut par conséquent servir à indiquer le classement estimé de la quantité d'information transférée d'un domaine à l'autre. Un second classement estimé pourrait en outre in diquer la quantité d'information qui devrait être transférée d'un domaine à l'autre.
Ce sont des tableaux de ce genre que les économistes et les entreprises in dustrielles employent pour exposer et analyser les transferts commerciaux entre les différents secteurs industriels. "L'on sait depuis longtemps que dans l'économie de chaque ville, village, état ou nation, toute industrie ne peut produire de biens ou de services qu'en fonction de ceux qui lui,sont fournis par les autres industries. Cette inter-dépendance des industries au sein d'une écono mie est suffisamment évidente, mais reste difficile à évaluer; elle devient de plus en plus difficile au fur et à mesure que l'économie avance et croît en complexité. La "matrice carrée" des transactions industriel les - montrant ces inter-dépendan ces et les mesurant au cours d'une période donnée - combinée au traitement électronique des don nées, constitue une base utile pour l'établissement de programmes éco nomiques par les milieux d'affaires, de l'industrie et des gouvernements, à l'échelon local, régional ou natio nal. En effet, les fluctuations pro gressives ou soudaines de la loi de l'offre et de la demande dans le domaine de l'industrie, du gouvern ment ou de la consommation, en trainent une modification de tous les autres rapports, et chaque entre prise en profite ou en souffre... L'usage de tableaux d'entrées et de sorties dans l'étude du marché per met une meilleure information grâce à la méthode des systèmes, qui con siste à analyser un problème dans la perspective de l'économie en tière, plutôt que comme une série de cas sans relations entre eux. (Extrait de: Facts on Fortune's 1966 Input/Output Matrix - Computer-age Tool, pp. 2-5.)
Tout comme l'on peut facilement illu strer grâce à un tableau d'entrées et de sorties la façon dont un secteur économique dépend de 100 ou de 1.000 autres, l'on peut montrer qu'un secteur ou sous-système du système social, dépend de tous les autres sous-systè mes, en fonction des transactions du transfert d'information.
L'on a eu recours à une telle méthode pour la réalisation d'une "carte d'information" pour l'Etat de Californie (USA). Une enquête avait été entreprise pour déterminer "tous les cas où des échanges d'information avaient lieu entre une organisation particulière et les autorités locales ou de l'Etat. "Ces échanges ont été démontrés au moyen d'un code, sur un tableau d'entrées et de sorties se rapportant à toutes les organisations, cités et comtés de l'Etat, les institutions fédérales et les entre prises privées. Outre un aperçu géné ral des voies d'information de l'Etat, ce tableau a fait ressortir les cas où un groupe d'organisations avait besoin d'informations d'un autre groupe, mais ne pouvait les recevoir parce qu'elles n'étaitent pas disponibles.
(Extrait de: Hearings before the Spe cial Subcommittee on the Utilization of Scientific Manpower of the Committee on Land and Public Welfare. United States Senate, 89th Congress; S. 2662, 1965-1966, pp. 35-38.)
L'on peut de toute évidence contrôler l'ampleur du projet proposé, en al louant tout d'abord un numéro d'ordre à chaque position du tableau, d'après ce qu'en juge le groupe de travail; des secteurs spécifiques pourraient par la suite être étudiés plus en détail, à tra vers la documentation livresque exis tante, et ce n'est qu'à la fin qu'il serait nécessaire d'essayer d'en arriver à une mesure plus absolue des transferts d'in formation, comparable à l'étude de l'Etat de Californie.
1. Usage de l'Index
L'on peut avoir recours à une présen tation par index dans des annuaires, en vue d'obtenir des informations qu'il n'est pas possible d'obtenir au moyen d'index traditionnels. Prenons le cas d'un annuaire d'organisations s'occu pant d'une vaste gamme de sujets. Nor malement chaque organisation indexée sera considérée en une forme ou l'au tre de l'index proposé, donnerait à chaque responsable une vue objective sur les liens avec les autres domaines, dont il doit prendre conscience ou qu'il doit aider à établir.
L'on devrait même inviter chaque res ponsable à établir tes relations qu'a son propre département avec les dé partements connexes, afin de voir si ses vues à ce sujet correspondent à celles de l'index.
2. Usage des "flowcharts"
Des cartes de courants d'information peuvent constituer un moyen de mettre en lumière les domaines entre lesquels ils n'existe pas de relations, en vue d'en créer. De telles cartes font ressor tir en outre les domaines critiques du système, d'où des informations de con trôle peuvent être obtenues ou aux quels il y aurait lieu d'en fournir.
3. Usage des tableaux d'entrées et de sorties
Les tableaux d'entrées et de sorties forment un cadre qui met en lumière les inter-actions entre systèmes, au su jet desquelles il n'existe pas d'informa tion. Ces tableaux attirent l'attention sur les sous-systèmes d'où des infor mations essentielles de feedback ne sont apparemment pas recueillies.
La perspective présentée constitue un stimulant en vue d'enquêtes et de re cherches permettant de pousser plus avant le classement des divers types de transferts d'information et d'établir la mesure dans laquelle de nouveaux courants d'information entre systèmes sont nécessaires.
De nombreuses voies de recherches s'ouvrent à partir du moment où l'on peut disposer de tableaux d'entrées et de sorties. Certaines d'entre elles ont été évoquées dans " The Improvement of Communication within the World System; research uses, applications and possibilities of a computer based information centre on national and in ternational organizations. (Bruxelles, Union des Associations Internationales).
Le présent projet offre un moyen sim ple, direct et peu dispendieux d'attirer l'attention sur le contexte des program mes et des institutions au sein de systè mes, et ce, sans qu'il ne soit néces saire de créer un encombrant système d'enseignement pour lesquels les res sources tant financières qu'intellectuel les font encore défaut.
Le projet a en outre l'avantage de pou voir guider la pensée de personnes qui ont déjà l'habitude des techniques de prise de décisions, et permet par conséquent de surplomber le long cycle qui s'étend de la formation de l'étudiant au moment où cet étudiant accède à des responsabilité où les connaissances qu'il a accumulées peu vent lui être utiles.
Enfin, pour illustrer l'urgence de la si tuation, nous citerons le passage suivant :
II devient de plus en plus évident que l'environnement que les mana gers tentent de contrôler - ou tout ou moins de guider ou de modérer - connait une turbulence et une complexité toujours plus grande, qui croît dans une mesure bien su périeure à celle dans laquelle les chercheurs du management arrivent à mettre au point des méthodologies nouvelles, se rapportant au domaine visé... Il existe un réel danger de voir les procédés de mise au point et de perfectionnement des con cepts du management, submergés par les demandes qui vont proba blement les assaillir. (Introduction à une séance du Col lège of Management Control Sys tems de ('Institute of Management Sciences, USA, tenue en 1968.)...advances in a technological so ciety are marked by growing com plexity and accelerating rates of change. The manager is in an environment which is becoming in creasingly complicated and is changing more quickly. His decis ions tend to involve a growing number of relevant factors, while the interrelationships between them become more numerous and tangled. (Tricker, R.I. Towards the total system. Management Today, No vember 1968, pp. 110-118.)
...the world is becoming so com plex and changing so rapidly and dangerously and the need for anti cipating problems is so great, that we may be tempted to sacrifice (or may not be able to afford) demo cratic political processes. (Kahn, H. and Wiener, J. Faustian powers and human choices: some 21st century technological and eco nomic issues. In: Ewald, Jr. W.R. (Ed.) Environnement and change: the next fifty years. Bloomington, Indiana University Press, 1968.)
While the difficulties and dangers of problems tend to increase at a geometric rate, the knowledge and manpower qualified to deal with these problems tend to increase at an arithmetic rate. (Dror, Yehezkel. Prolegomenon to policy sciences: from muddling through to meta-policymaking. Pa per presented at a symposium on policy sciences at the American Association for the Advancement of Science Meeting, Boston, 1969.)
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