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Le Monde Diplomatique Mars 1974. Special issue.
Résumé d'une conférence faite au colloque internationale
sur la perception nouvelles des menaces, Paris, 1973.
Nous concevons mal, en général, la complexité des menaces car, pour faciliter les débats, nous simplifions au maximum afin de com prendre et de bien faire comprendre. Ainsi maints problèmes nous échappent et seulement les catastrophes nous démontrent le besoin d'une conception plus large. De plus, la complexité est difficile à traiter. Cependant, la géogra phie nous a fourni, à l'aide des cartes, la maîtrise conceptuelle des aspects mul tiples et complexes du globe, y compris les points stratégiques des villes et des réseaux de routes entre les villes. Nous pouvons nous diriger sans difficulté aussi bien entre les continents qu'entre les provinces à travers champs. Cela permet la préparation des plans de guerres stratégiques et tactiques à tous les niveaux.monde des menaces.
Usant de la méta phore, nous dirions que, comme ou Moyen Age, il y a quelques villes très connues et des chemins plus ou moins battus entre elles. Il y a d'autres conti nents, vaguement connus, qui ne retien nent pas l'intérêt. Et, comme à cette époque, nous croyons très fermement qu'une représentation schématique à deux dimensions et sons détail suffit largement à nos besoins, ce qui n'est pos sans signification psychologique. Mais, cette fois, á l'inverse de l'expan sionnisme d'hier, c'est sur des conti parent pour envahir nos terres. A nous d'être victimes. Là-bas, pourtant, ils sont bien renseignés sur le détail de nos faiblesses. En face de ces menaces, susceptibles aussi bien de nous envahir de l'ex térieur que de jaillir de nos propres régions mal connues, nous avons des institutions et des organisations d'effi cacïté différente. De certaines, l'on dirait plutôt des monuments dédiés à des menaces dépassées par l'histoire ou conviennent mieux aux besoins d'ontan. Mais il y en a beaucoup, de toutes sortes et de tous les pouvoirs.
Pourtant, il y a une difficulté. Ces organes sont éparpillés sur le territoire, fidèles à leurs propres traditions et à diverses valeurs et croyances idéologiques, sans parler de leur spécialisation d'intérêt. Tout ceci rend très difficiles une mobilisation géné rale et toute communication opération nelle, car ces brigades, selon notre métaphore, ne possèdent que des cartes très fragmentaires de leur propre coin du territoire problématique. Il y a même des régions où la cartographie est peu développée ou suit des principes mal fondés et sans normalisation. L'on s'y perd facilement et la juxtaposition des cartes régionales pour fournir des cartes générales est entravée. Le contact est souvent perdu. Les moments de solida rité sont vite oubliés. Les circonstances exigent que chacun dans sa région oppuie des stratégies, de perception globale et que les centres de pouvoir renforcent des actions tac tiques de perception locale. Pour ce faire, il faut donner à chacun les moyens de faire concorder sa carte locale avec le " globe "des menaces et donner aux centres de pouvoir le détail des terri toires sur lesquels les actions tactiques se déroulent.
Dans l'esprit des arguments ci-dessus, l'Union des Associations Internationales poursuit l'action qui culmine périodiquement dans l'édition de I' " Annuaire des organisations internationales ", en préparant avec d'autres un " Annuaire des problèmes mon diaux ". Ce dernier donnera en abrégé la description d'environ deux mille pro blèmes, les différentes relations entre eux, en tant que réseau, et les organi sations internationales qui s'en préoc cupent (renvoyant au premier volume). En plus, des sections spéciales dresse ront la liste des disciplines intellectuelles (avec renvoi aux problèmes qu'elles pré tendent traiter), de même que la liste des valeurs (avec renvoi aux problèmes qu'elles rendent visibles).
Ce travail est fait à l'aide de l'ordi nateur, qui pourrait éventuellement, si l'intérêt s'en manifestait, dessiner auto matiquement des cartes des réseaux pro blématiques à partir des données enre gistrées. La technologie pour le faire existe, mais elle est employée à d'au tres usages.
Le problème des menaces est un pro blème de perception. Chacun voit bien son territoire à l'aide d'un petit plan, maïs conçoit mal l'utilité d'avoir une vue globale exigeant une perception plus complexe. L'histoire de l'évolution de notre propre perception géographique et les outils élaborés en conséquence peuvent nous indiquer la voie à suivre et les résultats à espérer pour une conscience globale.
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