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1975

Problèmes mondiaux et Potentiel humain

un exercice de collecte et de présentation des données

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Description d'une initiative de Mankind 2000 et de l'Union des Associations Internationales. Communication destinée à un cours de futurologie au Centre inter-universitaire d'études post-universitaires, Dubrovnik, mars 1975. Imprimé dans Associations Internationales, 1975, pp. 416-421 [PDF version] [English version]


Introduction

Depuis plusieurs années, les "problèmes mondiaux" font l'objet de débate animés et d'analyses dans de nombreux secteura de la société. Si étonnant que ce soit, une étude préliminaire a révélé, en 1971, qu'il n'existait aucune description systématique de ces problèmes mondiaux, pas plus qu'on n'en connaissait le nombre ni s'il valait la peine de se poser la question de leur existence. La tendance jusqu'ici a été de concentrer l'étude et l'action sur les problèmes jugée "importants" en fonction de leurs effets visibles et de la significaion politique qui en découle. I1 est rare de voir citer plus d'une dizaine de ces problèmes dans un même contexte, à l'exception des 28 Problèmes critiques permanents définis par Hasan Ozbekhan en 1968 (1), que le Club de Rome devait par la suite porter à 48 dane un document interne préparatoire à la publication de "Halte à le croissance?".

Ces lietes amplifiées commencent à tenir compte de problèmes, importantsnon pas en eux-mêmes mais avant tout par le fait de leur rapport avec d'autres problème contenus dans un mémeensemble. Aussi bien, il se peut que les ressources considérables consacrées aux problèmes A, B, D et E, lesquels se renforcent mutuellement et sont considérés comme les plus importants eu égard à leurs effets immédiats, n'aient eu qu'un impact insignifiant. Si l'on peut démontrer la dépendance commune de A, B, D et E à l'égard de l'effet renforçateur qu'apportent les problèmes C et F , apparemment secondaires et mal connus, ces derniers pourraient prendre une importance considérable dans toute ligne de conduite touchant l'ensemble des problèmes: en effet, leur inter-relation les fait apparaítre comme une clé de voúte, et l'action qui s'exerce sur eux donne naissance à des effets multiplicateurs bénéfiques. Bien plue, si l'on peut prouver que la réponse aux problème C et F est entravée par les problèmes G, M et Q, ces derniers pour':oquérlr une importance encore plus grande étant donné la manière dont ils obscurcissent les points stratégiques au sein de l'ensemble, recherche et l'action pourraient être le plus bénéfiques pour un minimum de ressources.

Les rapports et l'importance de chacun des problèmes moins connus sont facilement reconnaissables dans les secteurs adéquats de la littérature existante. Le potentiel-lecteurs de chacune de ces zonesspécialisées est toutefois nécessairement limité et ne peut influencer qu'un secterur restreint de la société. Aussiexiste-t-il une nette tendance á ce que les systemes, les organisation et les programmes d'information s'attachent áne reconnaître que certains problèmes bien précis etá s'identifier á l'excès á ceux-ci (1, 2). I1 s'ensuit une multiplicité de candidats au titre de "problème clé", prétendant au maximum de ressources disponibles: chacun en appelle ádes classes d' "administrés" peu aptes ou enclins ál'inter-communication, méme si chacun insiste sur l'importance de définir son propre problème par rapport aux autres. C'est ce qu'expliqué bien Hasan Osbekhan:

"Cette tentative, motivés presque subconsciemment, de monopolisation de tout l'espace d'un système par un seul secteur, à ses propres conditions et suivant les perspectives et les traditions qui le caractérisent, complique le problème en en fragmentant davantage l'unité. En effet, les secteure ne peuvent devenir des systèmes, ils ne peuvent que les dominer; et lorsqu'ils le font, ils les déforment. Aussi faut-il s'alarmer de cette tendance à étendre la primauté sectorielle sur l'espace social entier. C'est là un présage, lourd de menaces, des conflits et des dislocations qui nous attendent si une approche intégrée et étendue au système n'est pas mise au point..." (1).

On soupçonne fort que l'ensemble des problèmes pourrait bien être mieur intégré que le réseau des ressources organisationnelles susceptibles de faire pression sur ces problèmes. Comme le dit Donald Schon: "La carte des organisations et des instances formant le société est en quelque sorte une image transparente appliquée sur une page qui, elle, représente la réalité de la société. Et cette image transparente est toujours décalée par rapport à ce qu'il y a sous elle: á quelque moment que ce soit il y a toujours une discordance entre la carte des organisations et la réalité des problèmes que l'on pense devoir résoudre ... Fondamentalement, 11 n'existe pas de problème social tel que l'on puisse identifier et contrôler au sein d'un seul système tous les éléments nécessaires pour s'y attaquer. Il s'ensuit qu'on en revient une fois de plus à considérer les éléments imbriqués dans un ensemble et non contrôlables, les fonctions et les rôles de l'ensemble prenant alors une importance critique." (2) Notre information sur la société n'est pas encore suffisamment bien organisés pour nous permettre de dresser des cartes détaillées des réseaux des organisations,d'une part, et des problémes, de l'autre, en sorte que les zones de forces et de faiblesses soient identifiables avec clarté, simplicité et précision.

Cette absence de"cartographie" permet tant auxindividus qu'aux organizations de se retrancher dans des "niches" de communication (l'équivalent social des niches de l'environnement), de rassembler leurs arguments, de s'assurer un soutien limité pour n'importe quel probléme, quelle que soitson importance au sein du système. Les movens font donc défaut, pour permettre la création d'un consensus et l'élaboration d'une stratégie á l'échelle du système visant à une inter-relation de la multitude des organisations. Le contrôle de l'information par les pouvoirs publics et autres, ainsi que par les médis, aggrave la situation en tant qu'il fournit un gabarit de plus en plus rigide sur lequel le monde extérieur est "réglé" pour le rendre compatible avec la survivance et la croissance des objectifs d'une organisation. Ceux qui manipulent l'information peuvent interéter la "réalité sociale": l'aspect critique d'un problème, les programmes permettant sa solution et l'appréciation de ceux-ci tels qu'ils ont été mis en oeuvre sur base de données dont ne peut disposer quiconque voudrait mettre en question cette interprétation, ou qui ne sont pas disponibles au moment précis où la mise en doute aurait sa plus grande efficacité. (3)

L'organisation isolée, si elle n'est pas déjà qu'un musée des problémes révolus, n'obtient qu'un soutien insuffisant qui la prive d1 efficacité, ou use de ses appuis pour dominer et déformer l'environnement social qui lui est propre, ce qui aboutit à compenser des effets que d'aucuns prennent pour de nouveaux problèmes. Le seul recours est l'arène politique des factions, des partis, des écoles idéologiques rivales où les poussées dynamiques sont largement conditionnées par une"cartographie" ambigue, simplifiée á l'excès, déformée par le parri pris, et par l'aggravation de l'instabilité du consensus qui en découle.

Devant cet état de choses, l'Union des aasociations internationales a décidé de réunir, dès 1972, les renseignements apportés par un réseau de 2500 organisations internationales, gouvernementales ou non, décrites dans son Annuaire des Organisations internationales et les publications qui s'y rapportent (5). Le but de cette opération était de recueillir, auprès des organisations, les informations concernant les problèmes qui, selon elles, relevaient de leur compétence, ou auxquels leur activité se trouvait particulièrement exposée. Leurs réponses ne furent pas immédiatement utilisables. A la lumière de recherches ultérieures dans la littérature des organisations internationales, ilsemblarait que ceci soit dû en partieá le difficulté d'identifier et d'isoler de la documentation concernant leurs programmes, le matériel descriptif ayant trait aux problèmes. De plus, raressont les personnes à meme de donner une réponse immédiate à une demande de description précisa des problèmes auxquels elles sont confrontées: la raison en est que ces problèmes ont tendance à être envisagés comme parties intégrantes d'un courant constant de préoccupations liées antre elles. Ce contretemps n'a pes permis une publication immédiate et a conduit à mobiliser des fonds pour la réalisation d'un projet plue ambitieux.

Notre intention initiale se limitait à un ouvrage de compilation re prenant les problèmes mondiaux liée entre eux tels que les percevaient les organisations internationales. Depuis lors, le projet a évolué, passant par divers concepts du contenu et de la structure du produit terminalimmédiat. Il est alimenté par des fonds privés, par l'entremise de Mankind 2000, connu dans les cerclée de futurologie pour son souci du développement humain en tant qu'il est concerné par les problèaes du monde d'aujourd'hui et de demain (6).

Dans l'état actuel des choses, le projet est commun à Mankind 200 et à l'UAI, et des modalités non formelles sont prévues permettant une participation future éventuelle du Center for Integrative Studies. Le premier aboutissement en est le Yearbook of World Problems and Human Potential (annuaire des problèmes mondiaux et du potentiel humain) rédigé à partir du texte conservé sur bandes magnétiques pour la mise 6 jour et les renvois, via le "software" de composition typographique de l'UAI destiné à l'élaboration de l'Annuaire des organisations internationales (auquel renvoie la nouvelle publication). Bu égard à la somme d'informations (quelque mille pages sur deux colonnes, soit neuf mil- lions de caractèrea), à la complexité structurelle et au mode de pro duction, il est difficile de fournir suffisamment de copies pour en permettre un examen satisfaisant sous forme d'épreuves d'imprimerie. Il convient donc de considérer la première édition comme un projet quel peuvent e'associer les organisations et autres institutions qui y collaborent, après que leurs membres auront eu l'occasion de l'etudier et desuggérer d'éventuelles modifications.

Nature de l'information

Les donnéessont réparties an un certain nombre de séries dont les paragraphes qui suivent donnent une brève description. Cesséries ont trés semblables quant á leur structure: leurs éléments font l'objectderenvois tant à l'intérieur des sériés qu'entre elles.

Nous nous sommes délibérément efforcés de ne pas agencer les sériés en fonction d'un système de classement particulier; cette question fait également l'objet d'un commentaire ultérieur.

1.Problèmes mondiaux (Série P)

Matières: Les problèmes mondiaux identifiés recoivent un nombre de quatre chiffres suivant une séquence numérique ascendante. Ces chiffres n'ont aucune signification codificatrice; les nombres ne servent que de références pour les besoins de l'ordinateur et du classement, en particulier pour la tenue des index et des nombreux renvois. Quelque 2500 problémes sont actuellement sur ordinateur, bien que les nombres attribués atteignent 3700. Les blancs dans la séquence sont les "candidate-problèmes" provisoirement exclus pour diverses raisons mais pour lesquels des dossiers ont cependant été prévus. L'information mise sur ordinateur concernant un problème est de deux types: description textuelle et renvois/index. La longueur de la description varie de 3 lignes au minimum, qui ne reprennent que la ou les désignations du problème, à plusieurs centaines, réparties en soussections normalisées, dont chacune est susceptible ou non de représenter:

Les autres sous-sectionsenvisagées, mais,rejetées decette édition préliminaire, comprennent:

En réalité, l'information sur les trois derniers postes ressort d'autres séries dont les éléments peuvent servir de renvois à un probléme donné. Le cas échéant, les renvois provenant d'un problème ou y renvoyant, sont traités séparément mais sont imprimés ála fin de chaque description pour compléter la rubrique.

Renvois: Ils sont do deux types: ils viennent d'autres problèmes ou y renvoient; ils viennent d'éléments d'autres séries ou y renvoient. Dans l'éventualité d'un problème, on distingue le cas échéant les renvois suivants:

Cadre du problème (rapports hiérarchiques) Système du problème (rapports fonctionnels)

On a envisagé de faire figurer par la suite d'autres rapports qui unissent les problèmes, y compris les références aux problèmes consirés comme étant déplacés par d'autres problèmes ou comme les déplacant (du fait, par exemple, d'une plus grande complexité de ou d'une élévation du niveau d'instruction).

Les renvois venant d'éléments d'autrès séries ou y renvoyant (cf. ci-dessous) comportent, le cas échéant:

Mode de renvois et relations entre les séries existant a ce jour

Nature de la série

Classification

Nombre approx. de rubriques (*)

Org. internationales

2000

Produits debase

(UN/SITC)

400

Disciplines

1650

Secteurs économiques

(UN/ISTC)

100

Développement humain

200

Emploi/professions

(ILO/ISCO)

150

Concepts intégrateurs

160

Sociétés multinationales

600

Problèmes mondiaux

2700

Maladies humaines

(OMS/ISCO)

100

Périodiques/public. en séries

1200

Traités multilatéraux

1000

Valeurs

700

(*) D'autres sujets peuvent etre affectés de renvois a l'intérieur d'une même rubrique sans faire faire l'objet d'une rubrique séparés.

Définition des problèmes: Le manque de place ne nous permet pas d'examiner cet aspect en détail. Nous n'avons pu trouver aucune définition satisfaisante (7). Aucune définition positive du problème n'a été établie, mais uniquement une liste de caractéristiques permettant l'exclusion d'éventuels "candidats-problèmes". Dans l'ensemble, il s'agisaalt de problèmes théoriques, méthodologiques, opérationnels, adainistratifs et techniques qui sont les préoccupations internes courantes des systèmes sociaux bien définis. Cette liste d'exclusion a sinsi permis l'acceptation d'autres sortes de problèmes non prévus qui, autrement, auraient pu être exclus en vertu d'une définition simpliste. En d'autres mots, comme nous le dirons plus loin, l'accent a été missur l'inclusion de problèmes relevés principalement dans la documentation des organisations internationales parce qu'ils sont perçus, définis et abordés par celles-ci - même si une analyse plus élaborés ou d'une autre nature devait montrer que cette perception est incorrecte ou inadéquate. Dans certains cas où le problème est constitué par une hiérarchie de problèmes subsidiaires à divers niveaux et bien définis, le niveau inférieur choisi fera l'objet d'un renvoi exprimé uniquement par son nom, sans recevoir de nombre ni de désignation dans le série en question. Ceci peut assurément être reporté á une édition future si l'on considère qu'il est utile d'entrer dans plusde détails, mais il est techniquement possible d'user de renvois pour beaucoup plus de problèmes qu'il ne s'en trouve effectivement répertoriés dans la série.

2. Développement humain (Série H)

La juxtaposition des problèmes mondiaux et du développement humain peut paraître étrange á première vue. En falt,il s'agit deux extrémes de polarisation se complétant mutuellement (8). Les problémes mondiaux surgissent au sein de la société sous l'effet des actions et des perceptions d'etres humains à la poursuite de buts qu'ils considérent essentiels á leur développement. Inversement, le développement de l'homme se trouve fruatré par les problèmes mondiaux. Si c'est sur ces derniers que s'exerce traditionnellement l'action des organisations, le but de l'activité organisée est en dernière analyse de faciliter le développement humain, encore que les significations qu'on attache à ce terme, aussi nombreuses que variées, se rencontrent rarement dans un même contexte. Il semble donc opportun de les placer dans le meme cadre que les problèmes mondiaux.

Nous n'avons pas essayé de donner, du développement humain, une définition positive - pas plus que pour les problèmes: noue nous sommes limités à une liste des caractéristiques nous permettant d'éliiner utilement certains concepts extrêmes. Une littérature importar.te a été consultée pour en extraire les définitions de concepts en relation directe avec le développement et l'intégration psychologiques de l'etre humain, ainsi qu'avec l'importance que revét pour l'homme ce processus. Le cas échéant, ces concepts sont marqués d'us renvoi à des éléments d'autres séries. Le travail comprend une bibliographie.

3. Valeurs (Série V)

Sous noua sommes délibérément efforcés, au départ, d'éviter de mettre l'accent sur les valeurs. Nous redoutions une définition qui serait considérablement plus floue que lorsqu'il s'agissait des problèmes: nous risquions ainsi de voir considérer cette lacune comme preuve de l'irréalité des valeurs. Par la suite, des textes ont été systématiquement fouillé à diverses reprises, ce qui a permis de dreser une liste provisoire des valeurs, de leurs synonymes et de leur? antonymes. Une raison importante de cette approche est que nous nous sommes rendu compte que de nombreux problèmes à contenu politique étaint identifiés par la valeur meme qu'ils mettaient en péril: "paix", "développement", "instruction", etc. Les valeurs sont factées de renvoie les unes aux autres, ainsi qu'aux éléments d'autres séries, le cas échéant.

4. Disciplines intégratrices (Série K)

Un nombre étonnamment considérable de disciplines et de concepts intégrateurssont apparus en réponse, entra autres, à la complexité a l'ensemble des problèmes mondiaux. Nous avons estimé utils d'en sonner les définitions dansle même contexte que celui des problèmes mondiaux. Cette série comporte, par conséquent, les techniques interdisciplinaires, les sciences touchant les lignes de conduite, les systèmes généraux, la cybernétique, etc., dans la mesure où le matériel met an lumière les aspects intégrateurs considérés comme nécessaires à une réponse adéquate aux problèmes mondiaux ou l'interdépendance de concepts normalement dépourvus de rapports. Ici encore, les renvois aux éléments des autres séries sont donnés, ainsi qu'une bibliographie étendue. Celle-ci est particulièrement importante car elle réunit les matières qui, autrement, se perdraient dans les systèmes de documentation traditionnels classés par sujets (9).

5. Disciplines intellectuelles (Série D)

Alors que nous recherchions des références aux "interdisciplines" à faire figurer dans la série précédente, nous avons découvert qu'il ne semblait exister aucune nomenclature systématique des disciplines intellectuelles. Des listes partielles existent mais elles se limitent généralement à des énumérations de matières, habituellement à des fins de documentation. On objectera que les disciplines en tant que recueils d'outils conceptuels constituent une ressource intellectuelle, lesquels, dans certains cas, servent (ou pourraient servir)à exercer une pression sur les problèmes mondiaux. Il existait donc une justification pour présenter systématiquement les disciplines et les doter de renvois les unes aux autres (spécialement pour mettre en lumière l'apparition d'interdisciplines) ainsi qu'aux éléments des autres séries le cbs échéant. Comme précédemment, aucune définition des disciplines n'a été formulée définitivement, mais uniquement une liste d'exclusion visant à éliminer les disciplinée non intellectuelles, plus particulièrement les métiers manuels (cf. Série J ci-deseous)

6. Organisations internationales (Série A)

l'Union des associations internationales (UAI) tient à jour sur ordinateur les données relatives à cette série, en partie pour faciliterla composition typographique de son annuaire des organisations internationales. Comme noue l'avons dit plus haut, une raison majeure l'élaboration des sériés de problèmes mondiaux a été de préciser l'identité des organisations et la nature des problèmes dont elles s'occupent le cas échéant. De plus, l'existence d'une organisation peut utilement légitimer le problème qu'elle veut se réserver. Le développement parallèle d'autres séries a montré que meme lorsqu'une organisation n'était apparemment pas concernée par aucun des problemes identifiés, elle pouvait parfois faire utilement l'objet de renvois aux valeurs qu'elle s'efforce de promouvoir, aux disciplines s'il s'agit d'une organisation, à l'emploi s'il s'agit d'un syndic aux produits de base s'il a'agit d'un bureau chargé de réglementer les opérations commerciales, etc. La série A est donc un extrait fortement condensé de l'Annuaire des organisations internationales, aux rubriques de laquelle des renvois ont été ajoutés selon le besoin (10).

7. Sociétés multinationales (Série M)

Les tenants des entreprises multinationales les présentent comme la solution aux problèmes du monde, tandis que pour leurs adversaires elles sont un des principaux problèmes mondiaux, à l'origine de bien d'autres. D'une manière comme d'une autre, 11 est utile de les faire figurer en juxtaposition avec les séries de problèmes et de les doter de renvois aux produits ou aux secteurs économiques qui les concernent plus spécialement. Nous avons utilisé un travail antérieur de l'UAl (11) comme base d'identification d'une liste préliminaire de sociétés multinationales.

8. Traités multilatéraux (Série T)

Un objectif majeur de la diplomatie internationale face à un probléme mondial qui se fait jour, est l'établissement d'une forme de traité, de convention ou d'accord internationaux, qui régissent les actions à l'origine du problème, ou coordonnent l'action entreprise pour y répondre. Comme c'est le cas pour certaines organisations, l'existence d'un traité peut légitimer l'intéressement officiel au problèauquel il est censé se rapporter. En outre, le nom des états qui ne sont pas signataires (compte tenu des restrictions régionales) nous renseigne sur les pays où le problème est susceptible de survenir, quiseraient vulnérables, ou encore qui pourraient ne pas y attacher l'importance que mérite un problème mondial. Les traités peuvent sussietre utilement dotés de renvois aux organisations internationales dont ilssuscitent la création, aux produits qu'ils réglementent, etc. L'aide pour la mise au point de cette série nous est venue sous la forme d'informations provenant du projet de série aur les traités mondiaux (12).

9. Périodiques et publications en séries internationaux (Série S) Lespériodiques et autres publications en sériée représentent un moyen important de diffusion de l'information sur l'état actuel des problèmes mondiaux, leur évolution prévue et les mesures pour y faire face. Une fois encore, l'existence d'un périodique peut légitimer 1'interet accordé au problème, ou à la discipline qui en est l'objet principal. Ce genre de périodique est publié, dans bien des cas, par les organisations internationales ou pour leur compte (13).

10. Emplois et professions (Série J)

De nombreux problèmes, dans bien des cas, concernent les conditions de travail dans certaines catégories d'emplois, et les mesures ultra-protectionnistes de certaines professions.La gamme des catégories d'eaplois représente également la somme des spécialités professionnelles susceptibles de s'exercer sur l'ensemble des problèmes mondiaux. Il se fait que l'Organisation internationale du travail a mis au point une norme internationale pour le classement des professions, sur base de laquelle diverses séries statistiques internationales sont formulées. Ceci a fait l'objet d'une adaptation à la série J, avec renvois aux autres séries le cas échéant.

11. Produits de base (Série C)

Tout comme l'emploi, les produits de base peuvent donner naissance à certains problèmes, tout en constituant l'ensemble ressources naturelles et manufacturées. L' ONU a mis au point une classification commerciale internationale normalisée pour faciliter la formulation de séries statistiques, que nous avons adaptée ála série C, avec renvois aux autres séries le cas échéant.

12. Secteurs économiques et industriels (Série E)

Comme pour les deux séries précédentes, si ces secteurs sont sources de problèmes, ils sont aussi la somme des activités économiques,moteurs de la société actuelle. L' ONU, ici aussi, a concu une classificatlon industrielle internationale normalisée, adaptée S dans le cas présent dotéede renvois éventuels aux autres séries.

13. Maladies (Série Q)

Les maladies forment une classe de problèmes étendueet bien définie; certaines méritent d'être traitées comme des problème mondiaux. Aineique pour les trois séries précédentes, la classification internationale des maladies élaborée par l'OMS à des fins statistiques, a été adaptée à la série Q. L'emploi de séries internationalement reçues offre un avantage considérable: elles opèrent la jonction entre les problèmes et les statistiques disponibles à leur sujet.

Usage et exploitation des informations

Dès le départ, l'exiguïté des fonds disponibles pour un projet de ce type impliquait la nécessité d'aboutir à un compromis entre les besoins des diverses opérations: centralisation des données, mise à jour, établissement des renvois et des index, recherche et possibilité d'impression d'un produit utile sous une forme susceptible d'etre diffusée commercialement, permettant de réunir les fonds nécessaires pour répéter l'opération.

Il est clair que l'ampleur du champ d'information permet difficilement à un seul groupe de réunir toute la documentation voulue et les qualifications requises pour leur traitement, quand bien même ceci serait possible ou souhaitable. C'est pourquoi notre but n'a pas été d'atteindre un produit terminal à caractère définitif, mais plutôt d'élaborer un cadre pour le traitement des données, facilitant un procédé d'interaction à l'intérieur du réseau d'organisations, de préférence au niveau international, désireuses de répondre de façon constructive aux représentations successives des problèmes, d'autres séries et de leur inter-relations. Un annuaire est un véhicule utile et ayant fait ses preuves, pour la diffusion des résultats d'une telle opération.

Une fois encore, il n'est pas possible de vérifier les "faits" présentés tels qu'ils figurent dans la documentation disponible, ni de chercher a établir l'existence de nouveaux problèmes ou de nouvel relations. Il s'agit d'activités sur lesquelles une vaste presse spécialisée ou non, nous renseigne. Le but, dans ce cas-ci, est vantage de refléter les perspectives des organisation internationales et des individus qu'elles représentent quant aux problemes et aux rapports auxquels elles sont sensibles, et de prendre note de l'existence d'autres problème signalés, auxquels elles pourraient étre sensibilisées. Lee organisations agissent en fonction deleurs perceptionedes faits, non pas nécessairement surles faits tels qu'ils ressortent des plus récentes recherches. (Le contre-argument permet de juxtaposer une sous-section corrective et un exposé "erroné" du problème.) Le souci est moins de savoir si un problème ou une relation existe que déceler l'éventualité qu'une organisation risque d'agir parce qu'elle croit en leur existence. Pour l'utilisateur, la valeur de l'information fournie réside moine dans la description d'un problème précis sur lequel son organisation est déjà bien documentée, que dans la perception des relations de ce problème avec d'autres et de l'importance relative qu'y attachent les personnes qu'il touche.

A mesure que nous parviennent les réactions aux éditions successives de l'annuaire (et aux épreuves transmises aux organisations y figurant), les textes et les modes de relation seront modifiés. 0ne sorte de dialogue pythique, à certains égards, s'engage avec un réseau de correspondants. Le cadre des données ne cache pas l'inadéquation de l'information sur certains problèmes ni le caractère provisoire de la candidature d'autres. Aucun résultat définitif et bien ordonné n'est recherché, mais plutot un produit non fini, incitant à la poursuite des efforts.

1. Schémas de classification

Un système de catégories, adapté à un groupe, risque d'en étouffer un autre et de faire obstacle à la commmunication. Les systèmes decatégories ont tendance à se concrétiser dans les systèmes de localisation des données et dans la structure hiérarchique des organisations et de leurs programmes. Tout changement, difficile, coûteux, lent, devient un inconvénient administratif. Pour ces raisons, on s'est efforoé de distinguer la tâche purement administrative du clasaeaent des données et des relations concernant les différentes sérier. de le tâche ultérieure, intellectuelle celle-là, qui consiste à expériaenter continuellement divers schémas de classification. Certaines de ces expérimentations peuvent figurer dans une édition de 1'annuaire, comme pour les quatre derrières séries mentionnées.

2. Possibilités de de recherches

Le projet, jusqu'ici, se raméne á une opération de collecte de connées, ce qu'il devrait continuer d'etre. Toutefois, l'existence d'une base de ce type, permettant la mise á jour données, devrait faciliter certains modes de recherches qui se sont révélées jusqu'á présent quasi impossibles. Les données recueillies ne contribueront pas, par exemple, directement á la recherche qui utilise des modèles quantitatifs, encore qu'elles permettant d'envisager l'inclusion de certains problèmes et de certaines relations utiles dans de tels modèles. Une condition préalable à l'élaboration d'un modèle classique est un minimum d'information quantitative sur la dynamique de la relation existant entre au moins deux niveaux ou quantités données à l'intérieur du système. Les "problèmes" deviennent évidents par l'interprétation des résultats de l'analyse quantitative. En l'absence d'information quantitative, ou lorsque celle-ci prête le flanc à la critique, aucune autre analyse systématique ne s'est révélée possible. Les données recueillies dans le cadre de ce projet serviront notamment à vérifier s'il est possible de dégager des résultats utiles de l'analyse des réseaux de relations en tant que réseaux dans lesquels des valeurs quantitatives sont attribuées aux liens qui unissent les noeuds entre eux. Les outils, déjà disponibles, de la théorie des graphiques et de la topologie, par exemple, n'ont pas encore été appliqués áces données avec l'aide de l'ordinateur (14). Il semblerait que dans un système mondial caractérisé par un certain nombre de réseaux complexes sur lesquels l'information est pratiquement indisponible ou inapte à l'analyse numérique, de telles techniques pourraient être utilisées avec profit pour identifier et analyse des points et des ensembles critiques sur lesquels on pourrait utilement agir (15).

3. Possibilités de présentation

Nous avons dit de ce projet qu'il serait couronné de succès dans la mesure où il peut présenter clairement la complexité qu'il s'efforce de transposer. Ceci pose le problème de la mise au point d'une forme satisfaisante de présentation. Un avantage d'avoir ces relations sur ordinateur sous forme d'éléments graphiques est la possibilité de reconstituer les graphiques (en couleur) au moyen de l'ordinateur, en les référençant de façon appropriée, pour les projeter par une technique au choix. On peut ainsi dresser des "cartes" ralliées des problèmes, les imprimer et les relier sous ferme "d'atlas". En effet, qu'il s'agisse de l'étudiant, du cadre, du chercheur ou du responsable des lignes de conduite, chacun à tout autant besoin de cette forme visuelle pour s'orienter dans le système social, que de cartes géographiques pour décider de ses déplacements à la surface du globle.

Il y a plus prometteur encore pour faciliter la compréhension t c'est l'emploi dedispositifs graphiques sur ordinateur en opération derecte,avec écrans d'affichage permettant à l'utilisateur une interaction sur la partie du réseau qu'il choisit d'explorer progressivement au niveau de complexité d'affichage qu'il est disposé à supporter, et avec la faculté de faire appel à l'explication textuelle, d'utiliser la puissance de calcul ou de mettre parallèlement en action un affichage sur diapositive lorsqu'il le désire. Cette exploration peut être enregistrée sur magnétoscope pour une plus large utilisation (par exemple, comme support à une prise de décision) ou découpée en sections pour permettre l'impression de cartes. Si le matériel existe et qu'un certain "software" a été mis au point pour traiter les structures en troia dimensions et en couleur, ce travail s'est jusqu'ici limité au design industriel, à l'architecture et à la chimie (16), et son potentiel de traitement de l'énorme complexité des structures sociales est largement sous-estimé (17).

Tout comme l'analyse structurelle préconisée plus haut tombe entre les deux extrêmes courants de l'analyse quantitative et des études "qualitatives" (adaptées aux cas), ainsi l'affichage structurel recommandé ici se situe entre les extrêmes d'une sortie sous forme de tabulation (ou de son équivalent graphique), de texte (résultat de la localisation classique de l'information) et d'affichages purement esthétiques (résultat de l'utilisation croissante de l'ordinateur par l'artise).

L'argument de Harold Lasswell en ce qui concerne les responsables des lignes de conduite serait valable pour tous ceux qui sont inaptes à penser quantitativement, au sein de la communauté de recherche comme à l'extérieur de celle-ci: "Pourquoi insistons-nous tellement sur les moyens audio-visuels pour dépeindre but, tendance, condition, projection et variante ? En partie parce que tant de valables participants aux prises de décision sont doués d'imaginations dramati- santes ... Ils n'ont aucun penchant pour les nombres ni pour l'abstraction analytique. Ils se trouvent le mieux à l'aise dans les délibérations qui encouragent la contextualité par un répertoire varié de moyens où l'on peut garder un sens immédiat du temps, de l'espace et de la figure." (18).

4. Implications éventuelles pour le choix des lignée de conduite

L'importance de cette approche pour le choix des lignes de conduite a été largement souligné dans l'introduction et dans le chapitre précédent. Nous noussommes efforcés de réunir et de doter de renvois les types d'informations que l'on tend a tenir séparés au pre judice des prisée de décision. Les présentes sériée représentent tout ála fois les problèmes, les outils intellectuels, les instrument légaux, les ressources des organisations et des individus, et la somme des valeurs humaines qui régissent toute décision. En outre figurent des séries qui attirent l'attention sur les concepts du développement humain susceptibles d'intégrer différents groupes de valeurs et des "disciplines intégratrices" qui établissent une interrelation entre les concepts issus de différentes disciplines. Problèmes, organisations, concepts et développement personnel sont généralement considérés comme n'ayant aucun rapport entre eux. Mais il faut arriver, dans la société, à une structure conceptuelle progressivement plus intégrée avant de pouvoir percevoir les inter-relations entre les nouveaux problèmes. Ces deux éléments sont nécessaires avant que nous ne tentions d'établir une inter-relation entre les unités organisationnelles, afin de traiter les problèmes liés entre eux. D'une façon importante, notre capacité individuelle à tolérer et à comprendre la complexité et le dynamisme de ces interrelations est en rapport direct avec notre propre degré de développement personnel. Bien plus, une augmentation générale de l'intégration dans un de ces quatre domaines tendra à accroître l'intégration dans les trois autres. De même, la fragmentation progressive d'-un de ces domaines provoquera des tendances désintégratrices dans les autres (19). One difficulté fondamentale aujourd'hui est notre prédilection pour l'organisation simpliste et hiérarchisée des interrelatione entre concepts, entre organisations et entre problèmes. Et pourtant, nous sommes constamment exposés au fait évident que ces hiérarchies ne contiennent pas la complexité avec laquelle elles ont á traiter.

Nous espérons que, par le processus esquisse ici, il sera possible d'en apprendre davantage sur la façon dont l'information issue de sources très diverses peut etre concentrée et structurée au niveau critique requis pour fournir le type de vue d'ensemble intégratrice permettantá chacun d'élaborer une réponse, suffisamment complexe et stratégiouement saine, à l'ensemble des problèmes mondiaux tel qu'il se fait actuellement jour. Comme noue l'avons dit, c'est une question detrouver des moyens plus perfectionnée pour amener danslememe champ de focalisation les problèmes et les resuources susceptibles de les influencer.


Bibliographie et notes

1. Hasan Osbekhan Toward a General Theory of Planning. in Perspectives es of Planning, édité par Eric Jantech, OECD, Parie, 1969.

2. Donald Schon. Beyond the Stable State Public and Private Learning in a Changing Society. Temple Smith, 1971.

3. D. K. Michael. On Coping with Complexity: Planning and Politics. Daedalus, automne 1968, pp. 1179-1185.

4. L'Union des Associations internationales, elle-même une association non gouvernementale, a été fondée en 1907. Son secrétariat est établi à Bruxelles. Certaines de ses activités antérieures è 1939 sont intéressantes par rapport au présent projet:

8. Cf. par exemple: PECCEI, A.: The Humanistic Révolution, Succeeso (Edition internationale), janvier 1975, pp. 155-162.

9. Voici un exemple de ce problème: le responsable des catalogues d'une importante bibliothèque a été interrogé sur la façon dont étaient classés les ouvrages sur les approches interdisciplinaires et connexes. Il a déclaré que le procédé consistait à parcourir ces ouvrages afin de repérer la discipline qui y était le plus largement traitée: le classement se fait alors sur cette base. Une publication clé intitulée "Interdisciplinarity" (OECD, Paris, 1972, 321 p.) ne pourrait donc se retrouver sous aucun sujet.

10. A l'avenir, il devrait être possible d'étendre l'information de manière à couvrir les unités et autres sous-sections des hiérarchies organisationnelles ayant une responsabilité explicite à l'égard de certains problèmes. Du point de vue du traitement des données, on peut envisager ces hiérarchies comme des réseaux ordonnés.

11. Anthony Judge. Multinational Business Enterprises. in Yearbook of International Organizations, 12e édition, UAI, Bruxelles, 1969, P. 1189-1214, et 13e édition, 1971, pp. 1028-1046.

12. L'information que possède une banque de données est publiée dans: ROHN, P.: World Treaty Index and Treaty Profiles, Clio Press/European Bibliographical Center, 6 vol.

13. Annuaire des périodiques publiés par les organisations internationales. UAI, Bruxelles, 1969, 240 p.

14. C. Berge. The Theory of Graphs and its Applications. Methuen, 1962

C. Flament. Application of Graph Theory to Group Structures. Prentice Hall, 1963.

F. Harary, R. Z. Norman and D. Cartwright. Structural Models: An, Introduction to the Theory of Directed Graphs, Wiley, New York, 1965.

N. Schofield. A Topolopigal Model of International Relations. (communication à l'assemblée internationale de la Peace Research Society, Londres, 1971).

R. O. Anderson. A Sociometric Approach to the Analysis of Interorganizational Relationships. Institute for Community Development

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